Alors que la population continentale de Balbuzards pêcheurs est en croissance, avec plus de 110 couples territoriaux en 2024, la population corse est en difficulté avec plus que 24 couples territoriaux en 2024 et un succès reproducteur faible. L’espèce est classée vulnérable sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées de France métropolitaine.
Arrivé récemment parmi les espèces nicheuses françaises, le Pygargue à queue blanche se développe en France et atteint les 8 couples territoriaux en 2024. L’espèce est classée en danger critique d’extinction sur la Liste rouge de l’UICN du fait de ses faibles effectifs.
Les deux aigles pêcheurs sont soumis à différentes menaces sur lesquelles agissent le PNA.
Comment vont les populations d'aigles pêcheurs en France ?
Pourquoi sont-ils menacés ?
HALTE AUX DÉRANGEMENTS
Les œufs et les poussins sont très fragiles : laissés sans surveillance lorsque les adultes s’envolent à cause de dérangements, ils risquent d’être prédatés ou d’atteindre des températures mortelles. Les passages en forêt à proximité des nids peuvent conduire à des dérangements, surtout lorsqu’ils sont motorisés ou prolongés.
L’ONF et les propriétaires privés travaillent en concertation avec les opérateurs du plan pour éviter les travaux forestiers aux alentours des nids. RTE décale également ses interventions sur les pylônes occupés par des balbuzards, pour qu’elles aient lieu en leur absence.
Les dérangements anthropiques sont une problématique majeure pour la population corse de Balbuzards pêcheurs, dont la majorité des couples est installée sur le littoral côtier extrêmement fréquenté de la côte ouest. Entre les bateaux, les kayaks, les grimpeurs ou les drones, les couples subissent une importante pression de dérangement. Une charte Natura 2000 accompagnée d’une importante sensibilisation ont été mises en place pour mieux concilier les activités économiques et les enjeux de biodiversité du littoral.
DES COLLISIONS MORTELLES
Malgré une très bonne vision, les aigles pêcheurs subissent des collisions avec les lignes électriques et les pales des éoliennes, et peuvent s’électrocuter sur des pylônes électriques mal isolés.
Des travaux de sécurisation peuvent être menés pour imiter les risques de collision avec des lignes électriques, par la pose de balises réfléchissantes, et pour éviter l’électrocution sur des pylônes électriques, en isolant les parties dangereuses de l’ouvrage. Ces opérations sont d’autant plus importantes que près d’un quart de la population continentale française de balbuzards niche sur pylône, étant donc particulièrement exposée à ces risques.
Une grande vigilance au développement de l’éolien est apportée par les opérateurs du PNA. De nombreux cas de collision sont connus en Europe pour les deux espèces, ainsi que quelques cas français pour les balbuzards. La mise à disposition de cartographies de sensibilité et de préconisations ERC permettra d’avertir les services instructeurs et d’avancer avec la filière sur les enjeux relatifs aux aigles pêcheurs.
QUI VEUT LA PEAU DE L’AIGLE PÊCHEUR ?
La protection intégrale des rapaces depuis les années 70 a permis le retour spontané des aigles pêcheurs. Des destructions illégales sont pourtant toujours observées, par tir ou par empoisonnement. Un important travail de suivi est réalisé, notamment grâce aux balises GPS dont sont équipés un part importante des Pygargues à queue blanche français, permettant de détecter ces actes malveillants, et parfois de sauver des individus en détresse.
Des analyses poussées sont effectuées sur les cadavres et oiseaux en détresse pour comprendre les causes de leur état. Fragments de plomb, insecticides interdits et autres produits toxiques sont encore régulièrement utilisés et impactent les rapaces sur l’ensemble du territoire national. La lutte contre ces destructions s’effectue par la sensibilisation sur leur rôle écologique, et par les combats juridiques menés par les opérateurs du plan contre les responsables de ces actes.
DES ARBRES FRAGILES
Les nids d’aigles pêcheurs sont régulièrement construits sur des arbres morts dépérissants, dont la structure plus ouverte favorise l’installation de nid. Ces aménagements précaires ont un risque élevé de chuter en cours de saison, entrainant l’arrêt de la reproduction, la mort des œufs ou encore des poussins. Ce phénomène pourrait être amplifié par les changements climatiques, fragilisant les forêts françaises.
L’ONF travaille à l’établissement d’îlots de sénescence favorables aux aigles pêcheurs pour offrir des solutions de remplacement aux couples. Des plateformes sont parfois construites pour renforcer les nids existants ou proposer des alternatives plus durables aux oiseaux.